Nous vivons dans une époque où l'évolution personnelle est souvent considérée comme un « travail sur soi » rigoureux, austère, voire douloureux... Se pourrait-il qu'il y ait un indice caché dans l'étymologie du mot "travail" ?
Le mot vient du latin "tripalium", qui était... un instrument de torture!
Le tripalium était un dispositif efficace mais néanmoins simple formé de trois pieux (Comme sur l'illustration). Il était utilisé pour immobiliser les animaux ou les humains qui avaient besoin d'un sérieux rappel à l'ordre (pas exactement un outil de bien-être, vous en conviendrez).
Alors, parler de "travail sur soi" est peut être bien contre-productif, non?
Avez-vous vraiment envie de vous mettre au tripalium et de vous fouetter vous-même avec des chaînes imaginaires?
Peut-être est-il temps de troquer ce "tripalium" intérieur contre une approche plus enjaillante et curieuse?
Comme praticien d'hypnose et de PNL, j’ai souvent vu la différence fondamentale entre "travailler sur soi" et "apprendre".
C’est dans cette différence que se trouve, à mon avis, la véritable magie du changement.
Le "travail sur soi" implique des efforts, des sacrifices, et une lutte constante contre des aspects de soi jugés indésirables. C’est une démarche très courante et très populaire aujourd'hui.
Le problème avec cette approche, c'est qu'elle place l’accent sur ce qui ne va pas, sur ce qui doit être corrigé, changé, fouetté... Cela peut parfois mener à une stagnation émotionnelle ou à une frustration chronique.
Jamais assez bien.... Jamais conforme à "ce qui devrait être"...
Le "travail sur soi" peut créer la perception que l'on doit en permanence combattre ou éliminer certaines parties de soi-même, des émotions ou des habitudes qui semblent indésirables.
Et honnêtement, qui a envie de se battre contre soi-même chaque matin avant même d'avoir bu son café ?
Pas moi en tous cas! Déjà que je n'ai pas envie qu'on me parle avant d'avoir bu mon "jus noir chaud qui réveille"...
Et si on utilisait "apprendre" à la place de "travil sur soi? Est-ce que cela pourrait changer le goût du changement, de l'évolution?
Apprendre, c’est entrer dans une dynamique d’exploration, de découverte et de curiosité. C’est redevenir cet enfant qui touche à tout, pose mille questions et découvre le monde sans jugement.
Au lieu de voir nos comportements ou émotions comme des ennemis à combattre, nous pouvons les percevoir comme des enseignants.
Chaque émotion, chaque habitude est porteuse d’un message. Un message sur ce que nous avons besoin de comprendre, sur ce qui est essentiel pour notre équilibre, ou sur une ancienne réaction qui, autrefois, nous a protégés.
Plutôt que de combattre une peur, par exemple, on peut apprendre de cette peur — comprendre pourquoi elle est là, ce qu'elle cherche à protéger, et trouver une nouvelle manière plus adaptée de répondre à ses besoins.
Après tout, notre inconscient est un peu comme un vieux chien fidèle, parfois il aboie apparemment sans raison, mais il veut juste nous protéger.
En adoptant cette approche, nous choisissons d’embrasser toutes les parties de nous-mêmes, même celles qui semblent « problématiques ».
Cela nous permet de grandir avec plus de douceur et de compassion pour nous même. Il s'agit alors moins d’éliminer des aspects de nous que de les faire évoluer en apprenant d’eux.
Parce qu'au fond, même nos côtés les plus têtus ont probablement une bonne raison d'être là (oui, même cette petite voix qui nous dit qu’on a besoin d’un cookie à minuit).
Plus besoin de vous en vouloir, plus besoin de clouer votre estime de vous sur un instrument de torture...
Les avantages de cet état d'esprit sont nombreux:
Il y a moins de résistances et moins d'émotions perturbatrices. Lorsque nous apprenons, il n'y a pas de lutte. Il y a juste une curiosité naturelle.
Il y a plus d'amour pour soi. En apprenant de nos émotions et comportements, nous pouvons développer une plus grande empathie envers nous-mêmes. Nous cessons de nous juger pour ce que nous ressentons.
L’apprentissage est à la base de tout changement durable. Lorsqu'on apprend pourquoi un comportement est là, et que l'on découvre une meilleure manière de répondre aux mêmes besoins, le changement devient naturel. Et si c’est naturel, c’est beaucoup plus facile à maintenir sur le long terme (contrairement à ces résolutions du Nouvel An qui s'évaporent avant février).
Apprendre plutôt que « travailler sur soi » nous permet de voir le processus de transformation personnelle sous un jour plus doux et plus constructif. C’est une invitation à explorer, à comprendre et à transformer avec bienveillance et respect.
La prochaine fois que vous ressentez le besoin de changer quelque chose en vous, demandez-vous : "Qu’est-ce que je peux apprendre de cela ?". Cette question, à elle seule, peut ouvrir des portes insoupçonnées sur le chemin du changement.
Et qui sait, peut-être que ce chemin vous mènera à une version de vous-même que vous aimerez encore plus...
Sans avoir besoin de vous battre contre vous même... Sans torturer votre estime de vous...
Au contraire, en la rendant plus forte à chaque apprentissage réalisé!
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